Thomas Doe
Social WorkerNulla totam rem metus nunc hendrerit ex voluptatum deleniti laboris, assumenda suspendisse, maecenas malesuada morbi a voluptate massa! Hendrerit, egestas.
1.Présentation au groupe, par l’animateur, du contexte du livre, de l’auteur, le la couverture… 2. Distribution de quelques pages de l’ouvrage à chaque participant. Cette étape fait toujours son effet lorsque l’animateur arrache devant l’assemblée les pages destinées à chacun. Certains y verront un sacrilège, d’autres une désacralisation de l’objet livre. Une petite provocation qui surprend toujours, mais qui n’est pas inintéressante ou anodine et qui éclaire réellement l’expression « partager le livre ». 3. Évocation des consignes de lecture : relever brièvement certaines informations (très variables en fonction du choix de l’ouvrage), par exemple par des post-it de couleurs. 4. Lecture individuelle et silencieuse des pages. Il faut prévoir la possibilité pour chaque lecteur de se détacher du groupe. Les CDI ou les bibliothèques sont particulièrement bien adaptés à la situation. 5. Le dévidoir : une étape rapide mais essentielle, lors de laquelle chacun peut s’exprimer sur sa perception de la méthode, sa lecture… 6. Restitution en grand groupe des informations lues et coconstruction du sens global du texte. Positionnement des post-it sur un ou des tableaux. Le rôle de l’animateur prend tout son sens à ce moment-là : en ayant déjà lu le livre, il organise les idées, il met en relation les éléments, il guide la restitution et encourage la réflexion collective. 7. Retour critique sur la méthode de lecture. À nouveau, chacun peut s’exprimer sur l’arpentage : avantages, inconvénients, prolongements possibles…
Les élèves de cette classe de CAP Décoration sur Céramique (1re année) sont pour la plupart en difficulté de lecture. L’écrit leur fait peur car il révèle leurs problèmes avec la langue française. Cette classe participe à un prix littéraire académique, le prix Passerelle(s), pour lequel il faut lire 4 romans de littérature jeunesse. Selon les élèves, l’un des ouvrages de la sélection (La Proie de Philippe Arnaud) est trop épais avec ses 296 pages. Cette épaisseur, c’est le synonyme de trop d’efforts de lecture. D’une histoire dans laquelle on n’entrera pas, d’un livre que l’on n’ouvrira pas, d’une barrière que l’on ne franchira pas.
La lecture en arpentage est proposée pour les 150 premières pages de ce roman. La durée de la séance est liée à la quantité de pages à lire par les participants. Pour ces élèves en grande difficulté, nous avons décidé de consacrer une matinée entière (environ 3 heures) à l’expérience. Présentation : 15 min / Lecture : 1h15 / Pause : 15 min / Restitution en grand groupe : 1h30 Les consignes de lecture sont les suivantes : il faudra relever les éléments qui permettent d’identifier …Pour ce groupe de 18 enseignants qui se connaissent bien et ont déjà collaboré, un roman de littérature jeunesse est choisi : Hippy Shakes d’Emmanuel Bourdier (148 p.). Nous y consacrons environ 2h30. Le livre est partagé en 18 parts égales de 8 à 9 pages par personne.
Certains sont assez choqués par l’étape de la déchirure et, contrairement aux élèves, ils expriment leur désaccord ! Nous pourrions bien sûr faire des photocopies des pages, mais finalement le gâchis ne serait-il pas plus grand ? Plus d’encre, plus de papier, pas de respect du droit d’auteur… Nous expliquons la démarche et insistons sur le fait que nous ne brûlons pas le livre, que nous conservons les pages, etc. Le temps de lecture est de 45 minutes environ. Le dévidoir, contrairement aux élèves qui ont des difficultés à exprimer leur ressenti, est un temps de discussion très intense qu’il faut canaliser. Enfin, la phase de restitution est extrêmement riche : les post-it sont innombrables, les questions incessantes et la coconstruction du sens se fait très naturellement. Pris par le temps, nous ne pouvons totalement terminer notre séance par l’étape du retour critique, mais les commentaires recueillis a posteriori montrent l’intérêt porté à cet atelier :« expérience jubilatoire », « enrichissante », « qualité des échanges », « une réelle dynamique de lecture »… Plusieurs inconvénients sont relevés par les professeurs documentalistes. Déchirer un livre a un coût financier et un côté provocateur. La question du choix de l’ouvrage est également posée : tous les livres peuvent-ils servir de support à un arpentage ? Par ailleurs, l’animateur doit parfaitement connaître le texte. Enfin, l’expérience montre qu’il faut consacrer un temps long à cette pratique, ce qui est souvent peu compatible avec les horaires scolaires. L’arpentage, bien sûr, n’est donc pas une solution miraculeuse et unique aux problèmes de lecture… En revanche, sont soulignés la force du collectif, l’appropriation de la connaissance par une méthode originale qui peut séduire les élèves ; la lecture partielle et dynamique qui peut donner envie de lire seul la fin du livre ou un autre livre ; l’investissement profond dans le texte et dans sa construction littéraire ; une plongée au cœur de la langue écrite, qui invite à construire du sens à partir des mots, de la grammaire, de la syntaxe, du vocabulaire, de l’implicite du langage ; la liaison entre l’écrit et l’oral grâce à la phase de restitution, considérée par les élèves et par enseignants comme « le meilleur moment ». C’est un temps d’échanges riche et plaisant, lors duquel chacun a besoin de la lecture de l’autre pour comprendre le texte dans sa totalité. L’expression orale y est particulièrement présente : questions, argumentation, explications, débats…Les manières de réaliser l’arpentage sont nombreuses et extrêmement variées. Tout dépend de la nature de l’ouvrage arpenté et de l’objectif de départ. Voici 4 exemples de possibilités pour adapter cette pratique selon les objectifs visés et les types de récits :